C’est fait, vous avez brisé le cadre, vous êtes nommé cadre : promu manager !
Pour tout nouveau manager, c’est un évènement stimulant, qui est souvent l’aboutissement d’une plus ou moins longue ambition, le grand jour est arrivé. Alors que tout paraissait simple et évident à votre poste de salarié (vous étiez forcément un très bon élément, compétent expérimenté dans votre domaine, apprécié pour votre expertise), voilà que vous allez débuter une nouvelle fonction et retrouver une image de « débutant » pour vos pairs. Stimulant mais pas simple.
Vous avez plein d’idées sur le style management à adopter, sur comment vous comporter, comment être, sauf qu’il s’agit d’un nouveau métier jamais exercé auparavant et que le processus d’intégration n’est pas aussi évident.
Avoir les aptitudes à la fonction de manager n’équivaut pas automatiquement à une réussite immédiate car il s’agit bien d’un nouveau métier qui s’apprend.
Voici donc ci dessous les pièges à éviter pour tout nouveau manager :
1) Je dois faire preuve d’autorité
Performant et reconnu pour vos compétences dans votre précédent poste de salarié, vous aviez forcément développé une large autonomie, de grandes marges manœuvres et de responsabilité. Vous pensez probablement être renforcé aujourd’hui avec ce nouveau titre et donc avoir encore plus d’autorité.
Or, vous allez vite découvrir que votre nouvelle fonction de manager est très dépendante de plusieurs acteurs dans l’entreprise : tout d’abord vis à vis des collaborateurs de votre équipe, puis au dessus de vous vis à vis de supérieurs hiérarchique, puis vis à vis de vos collègues pairs (collègues et concurrents, ce sont comme vous des compétiteurs), vis à vis d’autres personnes enfin de votre entreprise qui interviennent directement dans le fonctionnement de votre service.
Vous découvrez que ce système d’interdépendance entraine un certain stress, de la pression, comme l’impression d’être pris en sandwich.
Solution : Ne découvrez pas après plusieurs mois ce système organisationnel qui ressemble à une véritable toile d’araignées, et assimilez au plus vite ces interdépendances inhérentes à votre nouvelle fonction. Vous éviterez ainsi désillusion et échec.
2) Mon autorité découle de ma position hiérarchique
Penser que son autorité découle de son titre de manager est l’erreur la plus fréquente. C’est dans les nouveaux managers nouvellement nommés qu’on retrouve le plus fréquemment un style de management directif. Très vite, ils s’aperçoivent que leurs collaborateurs sont démotivés par un style un peu trop autocratique (« jouer » au petit chef).
Un collaborateur est avant tout démotivé sur la manière dont il est traité plus que par ses conditions matérielles et sociales au sein de l’entreprise.
Solution : Un bon manager doit instaurer et gagner la confiance et le respect de ses collaborateurs pour avoir une autorité naturelle. Pour cela, il doit affirmer sa personnalité, démontrer son savoir faire et une exemplarité pour entrainer avec lui ses collaborateurs
3) Je dois contrôler mes collaborateurs
En contrôlant en permanence que le travail demandé est conforme à vos directives, vous allez obtenir des résultats à très court terme, puis très vite votre contrôle répétitif va démotiver les plus compétents qui ont besoin d’autonomie, de confiance.
Solution : Favoriser la prise d’initiatives et l’engagement (plutot que la conformité) va permettre de responsabiliser votre collaborateur, puis de se sentir important et utile à la réalisation des taches et projets de l’équipe.
4) Je dois cultiver une proximité amicale envers mes collaborateurs
La réussite d’une équipe passe par le « travailler ensemble ». Il ne s’agit pas d’instaurer des relations individuelles privilégiées, dans le but de se faire apprécier, « vouloir être gentil ».
Il s’agit de privilégier le collectif et la cohésion d’équipe.
Solution : Instaurer une culture (valeurs et règles communes) et un esprit d’équipe, vous allez ainsi accroitre le savoir faire collectif du groupe, la performance et l’engagement de chacun. Mieux, en travaillant la cohésion d’équipe, vous pouvez révéler des talents et des ressources insoupçonnées dans la résolution des problèmes.
5) Je dois assurer la fluidité du travail
Considérer que votre rôle de manager est d’assurer la fluidité de toutes les taches de votre service risque d’absorber toute votre énergie et votre temps. Être manager inclut votre responsabilité à proposer et d’initier des changements, pour améliorer la performance : en osant défier certains process, en proposant par exemple des modifications d’organisation, etc…
Solution : Vous nouveau manager, ne soyez pas seulement un gestionnaire, mais un créateur d’activité et de propositions, c’est ainsi que vous allez asseoir votre leadership.
Conclusion
Un 1er poste de manager nécessite tout d’abord une formation aux pratiques et compétences managériales, pour apprendre le métier.
Elle nécessite également un accompagnement de coaching pour passer de l’apprentissage théorique de la formation « management » à l’application concrète sur le terrain :
Le coaching de manager va agir sur la posture et le savoir être du manager, mais aussi lui permettre d’agir sur les processus et croyances (« je ne vais pas arriver à tout intégrer », « comment je saurai si mon leadership est respecté », « je ne serai pas capable au début de tout faire »….)