Etre soi-même

A la question : « Qui suis-je ? », nous répondons naturellement par notre identité sexuelle, notre métier, notre statut social, etc…

Or, rien de tout cela ne répond à la question : « Qui suis-je ? ». Y a t-il un « moi » fixe, immuable, indépendant ? Ou alors sommes-nous sans cesse dans le mouvement perpétuel, entrain de nous construire ? 

Si oui, faut il alors abandonner l’idée d’un « moi » au sens d’être soi-même ?

Pourtant, si nous ne savons pas ce que nous sommes, nous savons en tout cas que nous sommes, au sens où on se sent exister pleinement : c’est une certitude. Nous faisons, nous bougeons, nous agissons, en conscience, nous pensons donc nous sommes. 

Cette évidence d’existence se vit comme une intuition indéniable, indescriptible, supérieure, inexplicable comme l’idée du beau, de l’esthétique, de l’art. 

Comment définir ce qui est beau ou laid ? Ce n’est qu’une intuition, qui nous dépasse, un ressenti, sans savoir la vérité. 

Le beau est hors de soi alors qu’être soi-même est de l’ordre de notre intérieur.

Alors pour être réellement soi, s’agissant d’un ressenti intérieur fort comme une vérité, pour aller au plus près de son être, il s’agit de fuir les artifices, les superficialités, son ego, son orgueil, toutes postures nous éloignant de notre vérité intérieure.

Le calme, la solitude, l’absence d’autrui, sont des moments intimes avec soi, permettant d’approcher notre soi le plus profond. En dehors de la foule, du bruit, de l’image…

Etre soi, c’est ne pas vouloir se faire passer pour un autre, rester lucide et clairvoyant, ne pas jouer, ne pas adopter une attitude étrangère à soi. 

Se montrer nu avec ses qualités et ses défauts, sans artifice, est le meilleur moyen d’être soi, et tendre vers la vérité de soi. Hors des masques, ne plus plaire ou déplaire.

C’est en portant un masque dans la société que je me leurre d’abord moi-même avant les autres.

Il faut vivre chaque instant comme si c’était le dernier, dans sa vérité absolue, sans fard ni masque, pour ainsi échapper à toute futilité. La pensée de la mort nous arrache à la médiocrité, aux modes, aux errements et envies.

Etre, c’est donc sans cesse se projeter vers la vie, avoir des projets, s’emparer de son existence pour agir.

C’est voir l’horizon au loin qui me dépasse, et cela implique la disparition du « petit je ». Accéder à l’universel, aller sur « l’ouvert », vers l’art de vivre pleinement 

 

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