Les Grecs avaient un concept tout à fait particulier pour désigner la démesure, l’excès, l’emphase, l’exubérance : c’est l’hubris.
Il n’y avait pas, pour un Ancien, de crime plus grave que celui-là, puisqu’il venait frapper de plein fouet l’idéal éthique et intellectuel : le sens de la mesure, l’équilibre, l’harmonie.
Alors, lorsque vous devez prendre en main la gestion d’une crise, demandez-vous si Platon ou Aristote serait fier de vous, plutôt que de céder au sauve-qui-peut général et à l’exagération devenue la norme : c’est une belle preuve de maîtrise et d’efficacité que d’y résister !
La loi de Pareto dit qu’on fonctionne en gestion de crise selon le principe « 80/20 », c’est-à-dire que les 20 % « stables » doivent prendre en charge les 80 % impuissants ou improductifs.
On pourrait rajouter que dans ces 80% instables, impuissants et improductifs, 20 % produisent par leur action ou inaction ou leur attitude 80 % des effets pervers d’une crise.
Morale : méfions-nous de la loi du plus fort, du plus grand nombre, de la foule, ces excès rengorgent de solutions toutes faites et de morale assassine, bien loin du monde de la complexité cher à Edgar Morin, et de la sagesse Aristotélicienne.
A bas l’hubris et les passions tristes de Spinoza, place à la maitrise de ses émotions et à la sagesse Platonicienne, pour un management en temps de crise.
Source : Magazine Cadre et Dirigeant Décryptage du management à la Audiard par Guillaume Déderen.
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