Avant, il y avait des lundis, puis des mardis, puis des mercredis…pour arriver chaque semaine à un samedi soir puis un dimanche avant la reprise de la semaine un lundi.
C’était avant. Avant, quand le temps inventé par les hommes existait. Pour organiser son travail, sa vie de famille, son activité.
Maintenant, le temps n’existe plus. Parce que les hommes n’en ont plus besoin. L’illusion du temps…
Les journées ne défilent plus car personne ne dit plus : « je n’ai pas de temps, je suis débordé ». Les journées ne défilent plus, les journées sont : point à la ligne.
Il parait que c’est le printemps et que c’est samedi aujourd’hui. D’ailleurs, qu’est-ce aujourd’hui par rapport à hier ou demain ? Nous n’avons plus à courir derrière le temps, plus à nous soucier d’horaires.
D‘ailleurs qui met encore un réveil le matin pour se réveiller ? Les nostalgiques du temps perdu…
Qui a besoin encore d’une montre ? d’horaires pour manger, pour dormir ? Et si nous revenions à la simplicité de la vie qui existe en tant que telle sans avoir besoin d’inventer un temps pour les choses ordinaires de la vie, et si nous nous levions quand on se réveille, et si nous mangions quand on a faim ? Comme revenir à une vie primaire…
Les jours se suivent et se ressemblent tout en étant chaque jour différents : selon notre humeur, notre état d’esprit, notre état d’âme…La vie est riche en soi selon sa capacité à flâner, à rêver, à créer une vie intérieure qui ne dépend plus des autres : lâcher-prise avec les attentes du monde extérieur.
Rien ne diffère aujourd’hui entre un samedi et un lundi. Rappelez-vous quand les gens se ruaient dans les restos le samedi soir ou dans les pubs ou dans des fêtes ou chez des amis, rappelez-vous quand les gens avaient triste mine les lundis matins qui sonnaient comme la reprise d’une longue semaine dans l’attente…du samedi soir sur la Terre.
Tout est plus léger maintenant, et il faut apprendre à vivre en soi et à trouver le bonheur à l’intérieur de soi.
Tout est plus grave maintenant, et il faut apprendre à ne plus se rencontrer, sortir, s’amuser, travailler, et il faut subir ces temps de vache maigre, de dureté, d’ennui, de désespoir.
Tout est plus léger et tout est plus grave. Chacun va vivre ce samedi soir sur la Terre selon son état d’esprit, dans l’euphorie d’un monde intérieur riche et joyeux ou dans la tristesse et nostalgie.
Demain, quand ce Maintenant sera fini, nous aurons à choisir à :
-Soit retrouver notre vie d’Avant qui court après le temps
-Soit changer notre relation au temps et donc notre vie tout simplement